En croisade

La verticalité, l’acquisition de la marche, une étape si évidente et naturelle de la petite enfance,  ne cesse d’être un long chemin pavé d’embûches, d’espoirs parfois déçus, de frustration, de renoncement et d’acceptation, de découragement, de lutte…notre Odyssée.

Harold progresse, tout le monde s’accorde à le dire mais ces petites et grandes avancées ne sont pas linéaires et il nous faut en permanence trouver l’équilibre  juste entre ces deux axiomes a priori antinomiques: « savoir lâcher-prise » et « ne pas baisser les bras ».

Hier  Harold a osé se lâcher plus d’une fois et sur de longues distances,  réhabilitant ainsi les espoirs les plus fous, ceux qui ne donnent plus du tout envie d’être « sages » et prudents.

Décidément Harold honore les racines de son prénom : il est bien le chef des armées et nous ne sommes que ses soldats.

Cette semaine de retour de Serre-Chevalier, petite parenthèse lyonnaise avant Saint-Cyr, un passage à la crèche était au programme mais j’ai renoncé à l’y mettre de peur qu’une chute malencontreuse n’en vienne à réfréner ses ardeurs (re)naissantes : de même que tout enfant ressent une envie irrépressible de casser la tour de cubes ou de détruire le magnifique château de sable, la vue d’un Nino vacillant et vulnérable pourrait représenter une tentation trop grande pour ses congénères. Et il y a aussi la crainte d’un énième virus qui viendrait amoindrir la flamme .

A tort ou à raison, la quête de notre objectif vaut ce sacrifice-là…et bien d’autres.

Cette fois nous tenons le bon bout et on ne va pas le lâcher (façon de parler…)